Gaz de schiste : la Pologne veut sa part

Par Ingrid Labuzan, le 30 juin 2010

Ils sont ennemis dans la course à l’élection présidentielle. Bronislaw Komorowski et Jaroslaw Kaczyński s’affrontent pour l’accession à la fonction suprême en Pologne. Au court de leur dernier débat, il y a cependant un sujet qui semblait les mettre d’accord : le contrat sur l’approvisionnement en gaz depuis la Russie. Ou plutôt l’opposition à cet accord, qui prévoit que la Russie livre à la Pologne 10 milliards de mètre cube de gaz par an jusqu’en 2037. Le pays connaît en effet un déficit annuel de 2,5 milliards de mètre cube.

Pour Jaroslaw Kaczyński, un contrat portant sur une si longue durée comporte des risques. Pour Bronislaw Komorowski, la solution est sans doute à chercher ailleurs, dans le sous-sol polonais justement. Celui-ci est en effet potentiellement riche en gaz de schiste, ce gaz non conventionnel dont l’exploitation explose aux Etats-Unis et au Canada. Il a ainsi martelé : « si nous découvrons que nous avons assez de gaz de schiste, nous voulons avoir le droit de renégocier l’accord avec la Russie, et peut-être même celui d’en sortir« . La Pologne devrait voir ses premiers forages s’achever dans quelques mois et fournir ainsi de premiers éléments de réponse. Toutefois, il faudra plusieurs années pour chiffrer ses réserves exactes de gaz non conventionnel.